L E O F A N Z I N E O Q U I O M E T O L A O C U L T U R E O E N O S A C H E T S

29.4.13

Une journée avec des fans de science-fiction flamands


Dimanche, je suis allée à la troisième édition de la Antwerp Convention. Un nom bien sérieux pour un truc qui ne l'est pas vraiment, enfin je crois. C'est une journée où tous les fans de Belgique de science-fiction, mangas, jeux vidéos et tout ce genre de choses qu'on a un peu honte d'aimer retrouvent leurs pairs. Moi-même n'assumant pas trop ma présence là-bas, je me sens obligée de préciser que je m'y suis au départ rendue pour travail pour la fac. Si si, je vous le jure. 


Ça se passait dans une grande salle déprimante comme les parc expos savent si bien faire, mais c'était nettement plus bondé que le salon des énergies renouvelables à Rennes où mon père m'avait traînée jadis. La journée s'annonçait riche en moments forts, l'organisation avait mis le paquet : animations à la japonaise, conférences, concours de cosplay, bornes d'arcades en libre accès, séances de dédicaces d'auteurs de livres fantastiques (au sens de "magie" hein, je ne suis pas vraiment sûre de la qualité littéraire de ces récits), stands en tout genre... Jamais je ne me suis sentie aussi proche de Sheldon Cooper qu'en entrant dans cette convention. 


Il y avait des tonnes de gens super bien déguisés. Rien qu'en faisant la queue à la caisse, je me suis retrouvée coincée entre Gandalf le blanc et une Khaleesi obèse. Un peu plus tard, un robot de Star Wars (comment ça s'appelle déjà ?) m'a demandé si j'avais du feu et Pikachu m'a poussée contre la DeLorean en expo. Ils avaient vraiment dû dépenser énormément de temps et d'argent pour leurs costumes. Du coup, ils étaient super fiers et toujours partants pour une petite photo.


Un lapin (c'est qui ce personnage ?), un soldat et une sorcière mangent des noodles


Cette fille avec sa peluche trop mimi était tout le temps en fauteuil roulant, elle s'est levée exprès pour la photo. Ça m'a un peu perturbée.

L'évènement était un accouplement grossier entre la culture sci-fi américaine et les délires japonais multicolores. J'ai beau détester les mangas, je pense que je préférais tous les ados kawaï aux hordes de gens fans de films de zombies ricains. Ils me foutaient vraiment les boules avec leurs écorchures hyper réalistes. Il y avait même un stand spécialisé en masques de latex que vous pouviez vous offrir pour deux centaines d'euros :

La plus grande partie de l'espace était occupée par des stands où les gens se ruinaient pour des comics, des mangas, des consoles de jeux vintage, des figurines Doctor Who, des vêtements d'écolière nippone sexy, des dessins de meufs à poil, des vinyles des BO de James Bond, des sabres traditionnels ou encore des bijoux de la Terre du milieu. 
Un très beau carton Gandalf à vendre. 


Un peu plus loin, des zombies se défoulaient sur Dance Dance Revolution. Mais au final, les vieilles arcades avaient nettement moins de succès que les jeux plus récents type Wii. Il y avait toujours une trentaine de personnes sur la même chorégraphie de Just Dance, malgré le fait qu'il n'y ait que quatre manettes. Des papas dansaient avec leurs filles, j'ai trouvé ça très touchant. Il y avait aussi des ateliers d'initiation aux cartes à jouer. 

Mais le mieux, c'était les animations proposées. Bon, je n'ai pas vraiment été convaincue par le tournoi de shifumi (le perdant se faisait taper par une massue gonflable devant une centaine de spectateurs), mais le concours de cosplay, c'était vraiment quelque chose. Pour ceux qui ont une culture japonaise limitée (comme moi), le cosplay est un mot valise pour costume et play. En gros, il ne s'agit pas seulement de se déguiser en un personnage, il faut jouer ce personnage. C'était d'autant plus drôle que c'était présenté par un homme bedonnant en costard blanc qui parlait uniquement en flamand. Chaque candidat se pointait sur scène et avait une minute pour faire sa performance, avec le fond sonore qu'il avait préparé avant. Le public était vraiment réceptif et sympa, sauf les petits puceaux derrière moi qui se sont moqués d'une fille qui essayait tant bien que mal de camper une Poison Ivy aguicheuse. Les gens ont beaucoup ri quand un type déguisé en Predator a imité Fred Astaire.


Des fois pourtant, c'était quand même bien chiant. Voir des ados déguisés en elfes et fendre l'air de leurs lances en plastique pendant un quart d'heure, c'est redondant. Et puis je ne connaissais pas les trois quarts des personnages représentés. J'ai d'ailleurs découvert que j'ai confondu pendant des années Naruto avec Hamtaro. Il y a eu aussi un petit moment d'angoisse quand Captain America s'est trompé de bras et a fait un salut nazi pour dire au revoir, mais sinon dans l'ensemble, c'était franchement divertissant et chouette. J'ai même fini par envier ces gens qui partageaient une passion si forte avec leurs amis et qui avaient l'air de s'amuser autant. Qu'on foute la paix aux geeks, sérieusement.

Les conférences et séances de dédicaces ont eu nettement moins de succès cependant. Souvent, les deux tiers de la salle étaient vides. Sauf pour la rencontre avec quelques acteurs secondaires de Game Of Thrones. Là, c'était comble et tout le monde se battait pour se faire prendre en photo avec Loras beau gosse Tyrell, qui se prenait tellement bien au jeu que c'était une sacré démonstration de ses talents d'acteur. Derrière un stand qui présentait un teaser très pro de son nouveau bouquin, un auteur néerlandais et, vu son look, probablement fan de Justin Bieber, tirait la tronche au fur et à mesure de la journée car personne ne voulait sa dédicace. Il faut dire que la plupart des invités facturaient leur petit gribouillis/signature entre dix et trente euros. 

L'acteur de Game of Thrones pose avec des filles déguisées en serveuses de resto chinois. 

Au final, je me suis quand même bien amusée à la Antwerp Convention. J'ai appris deux-trois trucs, rencontré des gens que j'aimerais bien inviter à mes soirées déguisées, et ai fini par me dire qu'il n'y avait vraiment aucune honte à aimer la science-fiction. 


Jusqu'à ce que je croise ce mec en combinaison moulante et me dise que mon ouverture d'esprit avait ses limites.